J'ai beaucoup insisté récemment sur la "joie de ne pas savoir"... Notamment sur des sujets qui semblent avoir déclenchés pleins de "mais si on sait" de personnes qui semblent avoir oublié qu'ils étaient les co-créateurs du savoir auquel ils se soumettaient ainsi... Cet oubli de Soi (majuscule) et la soumission à autre chose sont maintes fois décrits dans les textes bibliques, de l'allégorie du veau d'or aux fruits de l'arbre de la connaissance. On retrouve aussi cela dans divers traditions gnostiques et orientales, ou ici une vidéo inspirante de Deleuze autour de l'éthique de Spinoza, qui réhabilite et explique un peu -pour autant qu'il y ai quelque chose à expliquer- la figure du fou dans la tradition.
Dans certaines branches du bouddhisme l'on retrouve ces lignées de "guru fous" qui enseignent en manifestant ce qui est d'ordinaire masqué par les scotomisation du réel sacrifiés durant la naissance des différentes idéologies.
Bien sur, l’ambiguïté du role joue également en méta et amène l'adepte à se questionner sur lui même, sur le Maître et sur la relation et le sens de tout ceci.
Est ce l'adepte qui se perd en transe de spiritualisation, recadrant les comportements étranges du Maître afin de se fuir lui même dans l'image d'un Maître idéal? Est ce un escroc manipulant simplement de pauvres paumés ? Y a t'il quelque chose à comprendre dans ces étranges lignages culturels ?
Là encore l'on retrouve une douce mise en abîme godelienne... Le mental surchauffe vite et en arrive à lâcher prise, à tolérer l'incertitude. Véritable pédagogie par la sursaturation qui peut amener, pour les amoureux du paradoxe, à la réalisation de la vanité, comme de l'utilité de ces jeux de signifiants/signifiés qui nous ramènent à notre Etre comme les chemins mènent à Rome...
Nous développerons probablement cela cette année dans une vidéo à venir.
Pendant ce temps, des gens défendent leur identification à des concepts dans les commentaires des vidéos...
Comme pour nous rappeler les divers facettes de l'un, dans le multiple...