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  • Photo du rédacteurBascar

Chéri, je n'ai plus envie de toi, on commence à se connaitre

Encore une perle...On en apprends tous les jours.

D'ordinaire, les mouvements LGBTQI+++ conspuent l'approche analytique du monde : ils valorisent les approches systémiques/constructivistes.

On ne nait pas femme, on le devient, les stéréotypes sont construits socialement, l'humain devient ce qu'il veut etc.

La question ici n'est pas de discuter de la pertinence de telle ou telle grille de lecture...

Je retombe ce matin sur le concept de Frayromantique qui se veut donc être une orientation romantique (il y a l'équivalent au niveau sexuel, le Fraysexuel).

Apres quelques recherches (et une voix interieure qui me susurre "non Jeannine, tu n'es pas "fraysexuelle", tu as juste un trouble de l'attachement.)

Je m'étonne que des gens aussi prompt à fustiger les systemes de classification analytiques fassent preuve d'une telle célérité pour en recréer d'autres.

Remarquez, il y a la une certaine cohérence, en se percevant comme une "tabula rasa psychique", ils recréent un autre systeme ex nihilo qui ne leur a pas été imposé et qui fait sens pour eux.

Ils découpent le réel à leurs façon, et ils ont bien le droit, surtout si la représentation initiale du monde qui leur a été proposée le fut au sein d'un cadre abusif, il n'est pas absurde d'y voir une tentative de se structurer loin des griffes d'un environnement pervertit.

De ce point de vue la démarche me semble aussi salutaire qu’inéluctable, la vie cherchant toujours à subsister quel que soit les moyens.

Reste à voir ce que permet ce modèle que ne permet pas les autres.

Assurément, cela entraine une certaine indépendance vis à vis des modèles passés.

C'est tres probablement son principal intérêt : permettre une solution de continuité au sein d'une chaine de transmission inique.

(de ce point de vue, il s'agirait alors la d'une forme d'échec d'un continuum de transmission inter-générationnel, encore que, d'un certains point de vue, il s'agisse encore d'une transmission).

Hélas, se construire "contre", c'est encore prendre les générations précédentes comme modèle, au moins inconsciemment.

Peut etre peut on penser alors qu'ils construisent plutot "a coté" que "contre".

Ce qui permet de trancher (toujours au cas par cas, il ne s'agit pas ici de modeliser au burin) pourrait etre la quantité de revendication des individus.

lorsque l'on construit "à coté", l'on fait son petit bonhomme de chemin sans rien demander à personne.

La revendication/besoin de reconnaissance trahissant la présence d'un "contre-modele" adolescent.

Nous en avions déja parlé ici dans la vidéo 58 :

Pour autant, figer la préference "frayoromantique" ou "frayosexuelle" au sein d'une orientation, c'est, quelque part, recréer des catégories analytiques.

C'est recréer une "nature" humaine ou untel aura telle ou telle préférence.

C'est le principe d'une orientation.

Et voici ces gens prit dans un paradoxe terrible : ils veulent tuer les cases oppressives car trop rigides du patriarcat mais en recréent d'autres (sur des bases épistémiques moins robustes en outre mais passons).

Alors certes, l'on pourra m'objecter que celles ci sont plus nombreuses, plus fines et, surtout, qu'il demeure possible d'en créer d'autres afin de ne pas se sentir enfermées par elles.

C'est vrai.

Jusqu'au moment ou, avec 788 cases, plus personnes ne se comprends.

Cela rends caduque le logos lui-meme.

On en revient vite à préférer l'émotion pour entrer en relation.

ET CA N'EST PAS ABSURDE DU TOUT!

A priori il semble meme bien plus logique d'utiliser son cœur pour appréhender autrui que sa tête...

Cependant, il me semble que figer ainsi ses orientations contribue par effet de proférence hypnotique à limiter une certaine forme de plasticité cérébrale d'un certain point de vue.

Si il semble légitime pour un individu de s'auto-determiner et de ne pas se laisser définir par autrui, la modélisation par "trouble de l'attachement" témoigne, de fait, de milliers d'individus qui réussirent à trouver un peu de paix, à se "reparenter" comme l'on dit en analyse transactionnelle de sorte à remplacer l'inquiétude relationnelle par un peu de tranquillité.

De ce point de vue, figer les choses me semble totalement contre-productif et pourrait bien constituer une antitélie dissimulée derrière l'apparence d'une libération.

Reste la possibilité de naviguer d'un modèle à l'autre, meme si je reste sceptique, la frayosexualité/romantisme me semblant, à bien des égards, relever d'une forme de stratégie sub-optimale dans la gestion de ses affects/représentations.

Ou alors, ces "orientations" ne sont que des expressions momentanée d'un réel mouvant et changeant.

La boussole semi-aléatoire d'un être dénuée de colonne vertébrale s'affublant momentanément d'une étiquette histoire de limiter l'entrée du chaos au sein de son existence.

Il conviendrait dans ce cas, d'employer une sémantique différente des "orientations" classiques qui se veulent pérennes dans le temps.

La encore, on peut modéliser le réel comme on le souhaite, avec divers ratio accordées aux parts d'analytique et de systémique.

Aucun problème avec cela.

Mais employer alors les memes termes n'apporte que confusion et manque de clarté.

D'aucun diraient qu'il s'agit la du but recherché : jouer sur les deux tableaux et tenter de "perdre" ceux qui n'auraient que peu d’énergie à accorder à ces préoccupations histoire d'obtenir la soumission du chaland devant cet arborescence de drapeau multicolore.

Dans ce cas (et cette hypothèse mérite elle aussi d’être considérée), nous sommes ici dans le simple usage vaguement sophistiqué d'une forme de rapport de force.

Et il convient alors de ne pas prendre tout ceci trop au sérieux sur le plan conceptuel.

Pour l'heure et en attente d'informations complémentaires susceptibles de faire évoluer ce que je viens de vous présenter ici, je vais m'en tenir la.

Car à priori, un individu qui cesse de ressentir attraction sexuelle ou sentiments au fur et à mesure qu'il découvre l'intimité d'autrui est une personne qui a besoin d'entretenir avec autrui une relation d'objet.

Et quel intérêt un individu peut il avoir à entretenir avec autrui un tel modus opérandi?

Bien souvent, hélas, il s'agit de valoriser une forme d'infra-humanisation au sein des rapports humains.

Lorsque l'on a été soi-meme ainsi traité, une manière de se protéger de la prise de conscience de la violence de la situation peut être ainsi de la normaliser.

De considérer qu'il soit absolument ok de traiter ainsi autrui (ou soi-meme).

Alors l'on va générer tout un système explicatif qui ontologisera cette réification, lui enlèvera son caractère pathologique et maintiendra le psychisme du sujet loin des espaces traumatisés.

C'est tres habile, tres intelligent.

ET ca ne constitue pas une pensée digne de ce nom.

C'est, au mieux, une forme de mécanisme de défense psychologique.

Alors évidemment, je reste ouvert à la possibilité de l’existence d'individus utilisant ces notions avec clarté depuis un plein de soi.

En pratique, je n'en ai, à ce jour, jamais rencontrés.

Mais je sais que ma carte n'est pas le territoire.

Cependant, le faisceau d'indice semble toutefois assez massif.

Mais cela me semble un peu tot pour conclure quoi que ce soit.

De toutes façons, comme disait quelqu'un que j'aime bien, en jouant avec les paradoxes "conclure, c'est pour les imbéciles".

N'est ce pas?


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