Bascar
Encore une victoire de René!
L'on m'envoie cette capture d'écran pour me demander ce que je pense de cette réfutation de Girard... C'est à peine au dessus du niveau des Begaufans. Comme toujours à chaque fois que je regarde qqn essayer de débunker René (et pourquoi pas, j'adorerais...), on remarque qu'il n'a même pas compris la théorie qu'il prétendait critiquer. Au départ je voulais vous répondre en image ou en podcast et, comme dirait le JDG "je n'avais pas matière à faire une vidéo" Autrefois, les erreurs méritaient d’être analysée, décortiquées, comprises, afin de ne pas les faire soi-même. On examinait les contre-sens, les biais cognitifs, les heuristiques un peu faciles. Maintenant (oui, laissez Papy faire un petit coup de "c'était mieux avant") on se contente de survoler la théorie que l'on prétends descendre, on ne la comprends même plus, on ne l'étudie plus, on ne l'aime plus. On lit le titre et l'on crois avoir lu l'article ou l'étude en entier. L'argument du "quand on a qu'un marteau tout ressemble à un clou" n'en est pas un. On utilise un modèle tant qu'il marche. Aucun principe épistémologique ne dit, à ma connaissance, que la multiplication des modèles soit ontologiquement mieux par principe. A la rigueur l'on pourrait prendre cela avec la théorie des jeux mais même ainsi, cela semble bancal. Mon rasoir d’Ockham m'évoque un individu à dominante Sensation Extravertie qui va détester par principe cette tendance de l'intuition introvertie à chercher les meta-pattern derrière les choses. En réalité l'auteur parle de lui et de ses préférences personnelles en terme de fonctions cognitives. Comment Ni lui coute plus cher que Se... Mais cela ne constitue à aucun moment un quelconque contre-argument à la théorie Girardienne. (ce point avait déjà été évoqué par Radu dans notre vidéo sur ce sujet) Pour le reste, l'auteur ne comprends pas que toute connaissance humaine, fut-ce t'elle celle de la thermodynamique procède d'un contexte culturel et que ce contexte culturel provient lui-même de la logique Girardienne. Et c'est précisément pour cela que - Elle constitue un "passe partout" entre les cultures permettant de remonter la chaine causale des représentations socio-culturelles jusqu'à leurs racines et c'est bien la le génie du dévoilement chrétien de ce qui fonde la violence des groupes humains - La logique non sacrificielle va de pair avec une forme d'auto-individuation qui place l'individu pour ainsi dire "hors des exigences des codes de la socio-culture", le subconscient ayant été suffisamment "purgé" des injonctions hypnotiques reçues pendant l'enfance/le début de la vie. Donc mettre en comparaison les lois de la thermodynamique et la théorie Girardienne afin d’expliquer la violence des humains, c'est précisément recréer un conflit mimétique entre deux théories qui gagnent d'avantage à se compléter qu'à s'affronter. La thermodynamique traitant de la sphère objective la ou l'anthropologie Girardienne fournit les clés de la sphère subjective. Ramener ces deux monuments de la connaissance humaine sur une seule dimension nous montre la que l'auteur n'a probablement pas accès à la transrationnalité et à la pensée en N dimension puisqu'il semble incapable de mettre ainsi les choses en perspective (Alors que nous ne sommes pour l'instant que dans un monde à 2 dimensions...) Un élan de lucidité conclue son intervention...Comme quoi tout n'est pas perdu pour lui. Avant d’essayer de réfuter une théorie, cela demande de l'étudier, de la connaitre, de l'aimer. En outre, une forme de connaissance de Soi et d’introspection permet aussi de mettre en évidence nos motivations inconscientes qui nous poussent au débunkage de ceci ou cela. Cette forme de métanoia est une des clé fondamentales qui nous ouvre les portes d'une approche transrationnelle, prodrome à l'établissement d'une véritable approche non sacrificielle. En attendant, le rationnel plafonné rejoue un conflit mimétique en prenant le transrationnel pour du prérationnel, le tout avec un air satisfait. Comme disait Alfred Korzybski, "si vous ne vous occuppez pas de votre cerveau, c'est lui qui s’occupera de vous" Attention donc car ce sont les niveaux de réalité que vous mettez dans votre système nerveux qui déterminerons comment vous verrez le monde, en bout de chaine...